CHAPITRE XXII - Préoccupations métaphysiques, sociales et morales de
Lamarck.
CHAPITRE XXII
PRÉOCCUPATIONS MÉTAPHYSIQUES, SOCIALES ET MORALES
DE LAMARCK
Lorsque, avec la cécité et la vieillesse, vint pour LAMARCK la fin des travaux
actifs, alors il se préoccupa de tirer un enseignement général de l'ensemble de
ses recherches ; c'est ainsi qu'il fut amené à composer le Système Analytique
des connaissances positives de l'homme ; le but de ce livre est la recherche des
vérités les plus générales que l'on puisse parvenir à connaître, non en se
basant sur les jugements acceptés de toits, mais uniquement sur l'observation.
Celle-ci est, en effet, directement ou par déduction, la seule source de
connaissances humaines ; hors de là, tout n'est qu'imagination.
Ayant senti la nécessité d'une cause supérieure et unique, l'homme est parvenu à
élever sa pensée jusqu'à un auteur suprême de tout ce qui est, à qui l'infini en
tout parait convenir ; de même, il a conçu la toute-puissance de cet être.
“L'existence et la toute-puissance de Dieu compose toute la science positive de
l'homme à l'égard de la divinité (1). ”
C'est à cette conception d'une divinité sans action sur le monde actuel et par
conséquent inconnaissable pour l'homme, que LAMARCK semble s'être rallié pour
détourner de lui les soupçons d'athéisme : en effet, malgré l'évidence de sa
conception mécanique du monde, il fait sans cesse appel à l'action d'un être
tout-puissant, dont il borne toutefois le rôle à n'avoir été qu'un premier
moteur de la nature :
(1) Syst. Analyt., p. 8.
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